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#13 Maîtriser ses passions tristes

Dernière mise à jour : 17 nov. 2024

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Script du podcast " Maîtriser ses passions tristes "


podcast philosophie maîtriser ses passions spinoza

Bonjour et bienvenue pour ce podcast de philosophie pratique. Je vous propose dans cet épisode de réfléchir sur nos passions tristes et d’en connaître les effets pour viser à les réduire. Nous sommes tous des êtres passionnés, animés par des affects dont les impacts pour nous-mêmes et pour ceux nous entourant sont différents selon leur nature. Ils existent des passions joyeuses, d’autres qui elles sont tristes. La bienveillance, la sympathie, la compassion entre autres, appartiennent à la première catégorie. La colère, le ressentiment, ou encore la peur relèvent elles des passions tristes. Personne ne peut dire qu’aucune de ces passions ne le concerne pas. Notre existence oscille entre joie et tristesse, et il est vain de penser vaincre définitivement toute passion triste. D’ailleurs, tout existe aussi par opposition à son contraire. Il en est ainsi de la joie par rapport à la tristesse, mais également de la tristesse vis-à-vis de la joie. C’est donc là une question d’équilibre entre joie et tristesse quant à maîtriser ses émotions, non pas en accordant à chacune une part égale, mais que l’une se distingue de l’autre pour la dominer sans qu’il soit possible de l’annihiler. Ainsi, est-il préférable que la joie prime sur la tristesse, et non l’inverse. Faire de la joie une passion courante et renvoyer la tristesse à des états d’exception, tel est le conseil que je vous propose de développer dans ce podcast.

 

La tristesse est reconnue comme une émotion dite primaire, de celles que l’on observe chez tout être humain, tout comme la joie, la colère, le dégoût, la peur ou encore la surprise. Considérant ainsi la tristesse comme une émotion fondamentale, on peut estimer qu’elle existe en soi comme une composante de la nature humaine. Ceci est certainement vrai. Rien n’empêche cependant de penser que même si nous sommes tristes par nature, nous le sommes plus ou moins selon les rapports que nous entretenons avec autrui et notre environnement, selon notre façon également de considérer le monde. Idem pour la joie. La tristesse tout comme la joie sont donc d’une intensité variable selon que nous sommes actifs ou réactifs sur un plan émotionnel. La joie est une émotion se nourrissant d’action, la tristesse elle croissant avec la passivité. Maîtriser ses passions tristes consistent ainsi à alimenter activement sa joie, celle qui nous revient naturellement, à priori, aussi mince soit-elle, et ainsi n’entretient-on pas la tristesse en évitant d’être passif.

 

De quel type d’action s’agit-il à propos de la joie ? Le philosophe Spinoza nous donne une piste, dans l’Éthique, je le cite : « Un affect qui est une passion cesse d’être une passion sitôt que nous en formons une idée claire et distincte. » Autrement dit, agir dans le sens de la joie vise avant tout à connaître ce qui nous passionne, particulièrement nos passions tristes. Quelles en sont les causes ? Quels sont leurs effets ? Comment agir sur ces causes pour réduire ces effets ? Connaître les causes et les effets, c’est savoir comment agir et non pas se borner à réagir. Ce n’est donc pas d’une connaissance abstraite dont il est question ici, mais d’une appropriation du réel avec le corps et de sa conceptualisation avec l’esprit. Il s’agit de saisir ce qui est en fonction de qui l’on est. Je suis attiré par une personne en particulier mais celle-ci ne manifeste pas le même intérêt à mon égard. J’en suis attristé et ma tristesse demeure à défaut de m’interroger sur ce refus. En revanche, en cherchant non pas à expliquer une telle réaction chez la personne concernée, mais pourquoi sa réaction me rend triste, je fais un premier pas vers la joie. Il s’agit de comprendre, et donc de connaître ses passions tristes non pas en fonction d’autrui, mais à partir de soi, pour tenter de les maîtriser.  

Je vous remercie de votre attention. J’espère vous avoir apporté matière à penser. N’hésitez pas à me laisser un commentaire à la suite de ce podcast. J’aurais plaisir à vous répondre, et peut-être poursuivrons-nous ensemble la réflexion.

 
 
 

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